Véronique Cambo, écrivain

Véronique Cambo, écrivain

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Mystère en Avignon, roman

Mystère en Avignon, Cardère Editeur, 2003, 206 p.

Mystère en Avignon, Cardère Editeur, 2003, 206 p.

Mystère en Avignon (Cardère Editeur, 206 p.)


Allez expliquer à des policiers aujourd'hui, que vous vous promeniez nu, à l'aube, dans les rues d'Avignon, vous étant enfui de chez votre maîtresse, parce qu'un familier d'un cardinal gascon vous a dénoncé à la cour du maréchal ! Le tout se passant en l'an de grâce 1342 !

Poussé par sa propre folie, Luis Antonio sacrifie une confortable réalité pour suivre un rêve, à la recherche d'un trésor dont il ne connait pas la teneur. Les rues médiévales d'Avignon se révèleront son seul guide à travers les méandres de son coeur, vers la vie.

Mystère en Avignon (extraits)


Chapitre 1
Luis Antonio court à perdre haleine dans les rues d'Avignon.
Il y a grand presse au jour de hui.
Place du Change, il bouscule quelques manants, manque de renverser l'échoppe d'un changeur qui, contrairement à l'usage, n'a pas encore fermé boutique et l'injurie en italien. Sourd à ses invectives, Luis poursuit sa course échevelée et fonce vers le couvent des Dominicains.
Plus il avance dans cette direction, plus la foule devient dense autour de lui, une foule composite : des trognes vulgaires, mais aussi des clercs au visage doucereux, des prélats arrogants et quelques hobereaux juché sur leur monture.
Dans cette multitude, la vilaine grosse toile brute, parfois déchirée, sale et rapiécée, côtoie le velours et la soie, les sandales brodées écrasent les pieds nus, la bedaine des "trop nourris" se frotte aux ventres creux. C'est un flot hétéroclite qui avance, ou tente d'avancer.
Un damoiseau, monté sur son palefroi, harnaché de la plus belle manière, surnage, tel un esquif balloté par le courant, au milieu de cette marée humaine. Il est seul. Sa suite doit être éparpillée dans la foule.
Il faut absolument que Luis arrive à temps pour l'office du couronnement. Mais il ne sait pas s'il réussira à fendre cette masse humaine, les rues sont si étroites en Avignon. C'est folie que l'on ait prévu si petite ville pour si grand pape !
(...)

Il était toujours en train de forcer le passage, avec grande difficulté, quand il entendit un gémissement près de lui.
Luis se réveilla en sursaut. Il était couché dans un lit. Seigneur ! Et avec une dame !
Elle se retourna en maugréant :
- Mais enfin, arrête de bouger... Tu es pénible à la fin !
(...)

Chapitre 2

Le lendemain, bien qu'il ne commençât qu'à dix heures, Luis Antonio se leva en même temps que sa femme pour préparer du café.
Maria Carment n'était pas de très bonne humeur.
Il lui raconta son rêve.
- Hé bien ! C'était un rêve, voilà tout ! Il n'y a pas de quoi en faire un plat ! Les rêves, tu sais bien qu'il ne faut pas chercher à comprendre. Et si tu pouvais éviter de bouger autant la nuit, cela m'arrangerait. J'ai ma journée à assurer avec des classes de trente-cinq élèves... Si je suis fatiguée, ils se moquent pas mal du contenu des rêves de mon mari !

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